L’art culinaire se savoure au Nabi
Prends un grand bol de terroir vaudois et une poignée de Pérou. Mélange le tout et tu obtiendras la cuisine créative du restaurant du Musée cantonal des Beaux-Arts (MCBA) à Lausanne, Le Nabi. Ouvert du mardi au dimanche, le lieu est d’une beauté brute et les plats – généreusement servis – sont à se relever la nuit !
Nabi comme l’Illuminé
Commençons par le commencement : quèsaco le nom, Le Nabi ? Johans, cogérant des lieux avec Delphine, nous explique qu’en hébreu cela signifie celui qui est « ravi dans une extase » ou « appelé par l’esprit ». Un prophète, un illuminé en quelque sorte. Le nom collait parfaitement au lieu qu’ils imaginaient : un resto qui amène un concept inédit et de nouvelles idées.
Mais ça ne s’arrête pas là. Félix Valloton appartenait au mouvement postimpressionniste « nabi » qui cherchait à s’éloigner des contraintes de la peinture académique pour aller vers des voies plus spirituelles. Comme le MCBA possède la plus grande collection de l’artiste-peintre lausannois, la coïncidence était trop évidente pour passer à côté !
Par amour du terroir
La porte Le Nabi à peine franchie, on est transporté par son atmosphère sympathique. Paolo Conte en toile sonore, on adore !
Johans plante immédiatement le décor, « sans la terre, nous ne pourrions rien faire ! » Delphine et lui ont les mêmes valeurs. Ils se sont connus il y a quelques années. Elle, qui avait créé La Folie Voltaire, venait régulièrement manger dans le petit café La Cuisine que tenait Johans. Ils se lient d’amitié et lorsque le Canton lance un appel à projets pour le restaurant du MCBA, ils foncent.
Delphine s’occupe de la relation avec les producteurs locaux. Johans, lui, est plus dans la création des plats. La carte change au fil des saisons pour s’adapter aux récoltes des producteurs. Le restaurant va même bientôt travailler avec une ferme de la région qui cultivera les produits pour Le Nabi. C’est elle qui dictera ce qui se trouvera dans les assiettes et non l’inverse !
La fusion des mondes
Avec son accent hispanique ultra chantant, Johans nous transporte dans son Pérou natal. La cuisine du Nabi est une Auberge espagnole : outre les influences péruviennes, le chef cuisinier est portugais et Delphine, une amoureuse de notre terroir. Tous aiment le local et leurs origines. Ils travaillent de concert pour concocter une cuisine traditionnelle revisitée.
Mis à part le saucisson vaudois, aucune viande n’est à la carte actuellement. Mais cela peut changer, car Le Nabi travaille de manière cyclique. Par exemple, le restaurant avait acheté un bœuf entier et une fois celui-ci entièrement consommé, les cuisiniers sont passés aux poissons du lac.
Le plat signature du Nabi ? Le ceviche ! Ce poisson mariné dans du jus de citron nous fait chavirer. Souvent préparé avec du poisson de mer (même dans nos contrées…), ici la spécialité péruvienne fait la part belle aux poissons du lac évidemment !
Les boissons sont aussi atypiques et toutes artisanales. A ne pas manquer : le Tchaï, il est incroyable avec ses notes épicées soutenues et parfaitement équilibrées. Son secret ? Il est préparé pendant de longues heures… Les desserts sont – tu l’auras compris – maison eux aussi et simplement exquis. Ils changent régulièrement et vont devenir notre meilleure excuse pour aller « goûter » au Nabi.
Enfin, tu pourras déguster un super brunch le dimanche dès 10h avec une assiette locale à composer selon tes envies (menu) !
Faisons tomber les barrières !
Le Nabi désacralise l’austérité à laquelle sont souvent associés les lieux d’art. Pour Johans, dans un centre culturel, tout le monde doit se sentir à l’aise… Raison pour laquelle, les gérants ont voulu des prix abordables.
Côté déco, le lieu est fou : grande vitrine, belles lumières, murs en béton, mobilier contemporain, décoration végétalisée de chez L’Attribut d’Iris, immense bar central et… last but not least : toile gigantesque de l’artiste lausannoise Maya Rochat en fond. Et on ne parle même pas de la grande terrasse qui peut accueillir une cinquantaine de personnes. Le petit plus, c’est le coin kid’s friendly, joliment composé de jouets en bois… Et d’un grand puzzle reproduisant une peinture du musée confectionné par le menuisier du MCBA ! Les enfants toujours, sont des invités de choix et des plats leurs sont réservés – bien loin des chicken nuggets et saucisses – pour leur faire découvrir des saveurs. La créativité hors et dans l’assiette !
Ta prochaine sortie est toute trouvée : un tour dans ce sublime musée puis – l’art ça creuse – tu files te régaler au Nabi. Non, en fait non… Pas besoin d’excuse pour aller goûter la folie créative du Nabi. Que ce soit pour un lunch ou un café goûter, c’est un endroit inspirant à ne pas zapper à Lausanne !
Le + de La Chouquette
Les propriétaires du Nabi ont aussi ouverts le Café Perché et le Café Lumen dans le musée Elysée ! Donc si tu as apprécié ce lieu, tu risques bien d’être conquis-e aussi par ceux-ci ;-).
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